3 séries de portraits issus d’un an de missions en Iraq, au Nigéria et au Soudan du Sud. Portraits d’amis, de voisins, d’inconnus dont les rencontres ponctuent le quotidien d’un travailleur humanitaire.
Iraq. Nigéria. Soudan du Sud.
3 séries, 3 pays, 1 an de missions.
Travailleur humanitaire depuis 6 ans, photographe depuis 2 et spécialisé dans la réponse aux crises d’urgences aiguës induites par les catastrophes naturelles, épidémies et conflits armés. Malheureusement, notre époque abonde de ces derniers. Ces guerres parfois oubliées, souvent négligées car trop lointaines, n’en sont pas moins violentes et les peuples qui les subissent n’en sont pas préservés par notre indifférence. Bien au contraire…
Témoin impuissant de ces histoires de violence subie, je me dois d’essayer de les sortir de l’oubli.
Sur ces 3 pays :
Tous ont vécu plusieurs conflits simultanés.
Deux ont connu la famine.
Un a enduré des épisodes génocidaires…
…Au cours de la seule année 2016 !
Et continuent hélas à traverser ces épreuves en 2017.
Ces nations qui se heurtent et s’effritent dans la rancœur, ces peuples, ces familles aux enfants arrachés tantôt pour devenir soldats, tantôt pour être violés et asservis… optent parfois pour la fuite. La fuite proche pour ceux qui le peuvent ou lointaine pour ceux qui le doivent. L’exode comme ultime espoir quand son identité religieuse ou ethnique devient traquée, harcelée et chassée comme du gibier.
Au-delà de la barbarie froide que l’on confère souvent à ces pays lointains, j’ai voulu par cette exposition, montrer l’humanité de ces gens au parcours singulier car n’oublions pas qu’il y a 70 ans ce n’était pas en Afrique ni au Moyen-Orient que la guerre décimait les villages et labourait les vies ni qu’un génocide poussait les hordes sur les routes… mais bien dans notre chère Europe que l’instinct de mort à l’œuvre dans l’Histoire venait flâner un temps pour semer dans les cœurs ses petits cailloux noirs…
Ces visages auraient pu être ceux de nos grands-parents qui ont grandi dans un monde effondré et portent encore en eux le souvenir de pans de vie morcelés…
N’oublions pas qu’en négligeant la paix des peuples au profit de la haine attisée par la peur, ces visages pourraient être un jour ceux de nos propres enfants…